Initialement suspendu, le dispositif MaPrimeRénov’ pour les travaux de rénovation énergétique dits « mono-gestes » — comme l’installation d’une chaudière ou le remplacement de fenêtres — sera finalement maintenu, a annoncé le ministère du Logement. Cette volte-face intervient après une forte mobilisation du secteur du bâtiment, inquiet des conséquences économiques d’un arrêt brutal des aides.

Le gouvernement précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’un engagement illimité : cette mesure est temporaire et des ajustements sont déjà envisagés à l’horizon 2026. L’objectif est de mieux encadrer ces aides, sans en faire « un puits sans fond ».

Vers une révision des aides pour les rénovations globales

Parallèlement, le dispositif MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur va être resserré. Parmi les pistes évoquées : concentrer les subventions sur les logements les plus énergivores (étiquettes F et G) et abaisser le plafond de dépenses éligibles à 50.000 euros. Le ministère prévoit aussi de supprimer le bonus de 10 % actuellement accordé aux projets qui permettent de sortir un logement des classes F ou G.

Fraudes, engorgement et saturation budgétaire

Le ministère a également justifié sa volonté de réforme par les nombreuses dérives constatées, notamment dans les rénovations d’ampleur. Une fraude estimée à 50 millions d’euros aurait été identifiée par Tracfin, souvent liée à des accompagnateurs peu scrupuleux. Huit millions d’euros d’aides sont déjà visés par des procédures de recouvrement.

Autre difficulté : l’enveloppe budgétaire allouée au dispositif a été consommée bien plus rapidement que prévu, en neuf mois au lieu de douze. Cette saturation, combinée à l’allongement des délais de traitement (passés de 70 à 105 jours), crée un embouteillage administratif. Le report de certains dossiers à 2026 est désormais envisagé.

Au 31 mai 2025, MaPrimeRénov’ a permis d’accompagner 122.000 ménages, dont 78.000 pour des travaux isolés et 44.000 pour des rénovations globales, ces dernières concernant majoritairement des logements classés F ou G. Les aides moyennes s’élèvent à 4.000 euros pour les travaux mono-gestes, contre 40.000 euros pour les projets d’envergure.